" "Ecouter, dans toutes les vibrations de ses trois syllabes, le mot "silence", c'est déjà jouissance : cela commence
par un doux chuchotement auquel succède le lent glissement qui meurt dans le "e" muet. La voix qui le module s'éteint, la pensée qui s'en emplit devient souffle pur.Certes, l'entrée dans le
silence demande souvent, dans notre monde saturé de sollicitations innombrables, un apprentissage. Il faut accepter de se poser, de laisser les choses qui nous possèdent et occupent notre
champ mental. Respirer lâcher prise, s'abandonner grâce à des exercices engageant le corps et l'esprit oblige à remonter le courant d'habitudes bien ancrées. Mais peu à peu, le goût du silence
s'installe: alors l'espace intérieur se déploie, comme un ciel sans nuage, une clairière ouverte, la mer profonde. Le centre de l'être se met à chanter dans une amoureuse communion avec les êtres
et les choses . Bienheureux les silencieux ! "
Ysé
Tardan-Masquelier