Dans ces grandes périodes d'incertitude politique, on entend fréquemment la population déconcertée, confondre droite et gauche .Il convient pourtant de se convaincre de la différence essentielle entre les deux mouvements de pensée. Historiquement hostile au capitalisme et à toutes les conséquences désastreuses de la cupidité et des richesses individuelles scandaleuses, le socialisme veut faire prévaloir l'intérêt général sur les intérêts particuliers . Son combat est constamment dirigé vers une aspiration à la liberté, la justice, l'équité, l'accession à la culture, le développement durable et la paix. Cette éthique est évolutive, compte tenu des mutations mondiales qui lient aujourd'hui toutes les nations entre elles. Puissent les citoyens de tous les pays se pencher sur le respect de ces quelques valeurs fondamentales qui devraient protéger les nations...
Députés et Sénateurs reçoivent des centaines de mails concernant leur régime de retraite. Il est reproché aux députés d’avoir rejeté un amendement d’un Vert tendant à aligner leur régime sur le droit commun. Le Monde, Libération, ou Médiapart, entre autres, viennent de rétablir les faits.
Cet amendement a-t-il été rejeté grâce à un petit arrangement entre collègues ?
Le régime de retraites des parlementaires relève de caisses de retraites autonomes régies par chacune des Assemblées. Il ne dépend pas de la loi. L’amendement était donc manifestement frappé d’inconstitutionnalité. Son auteur le reconnaît d’ailleurs volontiers… tout en considérant qu’il a "fait progresser le débat".
Les parlementaires ont-il refusé de s’aligner sur le régime général tel que le gouvernement l’impose aux Français ? La réponse est de nouveau négative. Chaque Assemblée a décidé, parallèlement au débat général en cours, de s’appliquer les mêmes mesures :
. report de 60 à 62 ans de l’âge de la retraite,
. durée de cotisation portée de 41 ans à 41 ans et six mois,
. taux de cotisation porté de 9,52% à 10,55%, taux du secteur privé,
. pension de réversion au conjoint survivant réduit à 60%, identique à celle des salariés,
- plafonnement du montant des retraites à 75% de l’indemnité perçue en cours de mandat
Sur ces points, le régime précédent était, pour l’essentiel, proche de celui de la Fonction Publique.
Quant à la double cotisation que nous acquittons aujourd’hui pour tenir compte de la précarité du mandat, elle sera remplacée par une retraite complémentaire dite de « capitalisation ».
C’est bien, j’approuve totalement ces mesures d'égalité, les parlementaires doivent donner l’exemple.
Que l’on me permette toutefois d’apporter des précisions trop souvent absentes du débat.
Le mandat de parlementaire n’est pas un don du ciel, un emploi dont l’accès est réservé à quelques privilégiés, ni un capital transmis de façon héréditaire. Il s’acquiert grâce au vote du peuple, à force de travail et de conviction. Sa durée est précaire (en moyenne sept ans et demi pour les députés, 10 ans pour les sénateurs). Sauf exception, un élu est donc d’abord… un employé, un enseignant, un agriculteur, un médecin, un avocat…, reconvertis pour quelques années dans cette fonction élective passionnante et exigeante.
Ajoutons que la retraite des sénateurs n’est versée généralement qu’à partir de 68 ans… pour une durée d’une dizaine d’années. Toutes les comparaisons faites ici et là avec un salarié du privé qui après 40,5 annuités part à la retraite à 60 ans sont donc faussées.
Question essentielle : ce régime coûte-t-il de l’argent aux Français ? Au Sénat, il est financé entièrement par une caisse de retraite autonome, sans appel à l'argent des contribuables. A l’Assemblée nationale, une partie est abondée par des fonds publics pour une raison simple qui tient au transfert de réserves qui permettaient autrefois la capitalisation au budget de l’Etat.
J'espère que ces précisions convaincront les internautes : les parlementaires ne sont pas des voleurs d’argent public à montrer du bout du mail.
Nous ne sommes pas parfaits, des réformes du parlement sont nécessaires, l’absentéisme est le vrai mal à sanctionner, mais s’il vous plait, ne nous précipitons pas aveuglement dans l’anti-parlementarisme.