Partant d'un constat objectif nous savons que la dépendance nous concerne tous :  en 2009, elle intéresse plus de 600 000 Français. Cette réalité humaine est partagée par des milliers de personnes âgées dont l'allongement de la durée de vie s'accompagne souvent de la dégradation de leur état physique et parfois intellectuel. Les familles, confrontées à cette dégradation , ne trouvent pas de solution aux problèmes qui les assaillent ...et c'est le drame. Chaque situation est unique et difficile à vivre pour tous, personne dépendante et famille. Au seuil de situations catastrophiques qui concernent le maintien ou non à domicile, personne n'assume la responsabilité d'une décision .. où se situe alors le principe de "l'assistance à personne en danger"? la frontière est de plus en plus souvent dépassée. C'est ainsi que "le domicile"  perdure jusqu'à l'extrême et les cas se résolvent dans les affres de l'urgence. Cette situation est d'autant plus lourde que ,malgré la solidarité nationale, sous forme d' allocations des conseils généraux, ces soutiens restent insuffisants dans bien des cas. Que faire quand les statistiques annoncent  des chiffres de la dépendance en accroissement constant dans les années à venir ? que faire quand on sait que l'on ne trouve plus de candidats(es) à la fonction d'aide soignant,? que faire quand on sait que les structures d'accueil font cruellement défaut ? Comment concilier le devoir de solidarité, d'humanité et le respect de la dignité de nos anciens ?
Le défi du financement de la dépendance est immense ! il réclame des solutions d'urgence !

la vie intérieure avec toutes ses incertitudes, ses questionnements, ses besoins, ses souffrances, imprègne la toile de fond de l'existence  de chacun, mais le tourbillon de  la vie et la force de déni , masquent les vérités profondes .  Le handicap,la vieillesse, avec leur cortège de conséquences, la maladie, la menace de mort, réveillent la conscience et invitent l'être  humain à un retour sur sa vie spirituelle . C'est  fréquemment l'objet de souffrances, même si la mémoire s'étiole. La conscience, même emmurée dans un corps altéré, parfois muet, s'exprime douloureusement et c'est là que se situe le besoin capital  d'un accompagnement, d'une présence, alors même que la solitude est le statut le plus fréquent à un âge avancé...
Par ailleurs, une grave difficulté réside dans la démarche de l'aidant à laisser son rôle d'acteur de son parcours, à l'individu  en pleine tourmente !
La question de la souffrance spirituelle est au coeur de toute réflexion sur l'accompagnement   de la dépendance, qu'elle soit due à un handicap,à la maladie ou  à la vieillesse..

 De 1998 à 2001, l' INSEE a évalué à 635 000 le nombre de personnes en situation de handicap considérées comme vieillissantes ,c'est-à-dire des personnes de 40 ans ou plus présentant au moins une déficience avant l'âge adulte et une incapacité apparue avant 20 ans.Cette étude prévoit que le nombre de personnes de plus de 60 ans, atteindrait en 2020 entre 980 000 et 1 140 000 et se poursuivrait pour atteindre en 2040 entre 1,1 millions et 1,5 millions de personnes concernées !.
L'avancée en âge est un processus individuel, progressif , mais il n'y a pas de vieillissement standard : chacun vieillit à son rythme et il serait vain de prétendre définir  l'âge statutaire du vieillissement . Ainsi, l'avancée en âge couvre une large hétérogénéité de situations; mais il est vrai que l'âge s'ajoutant au handicap, induisent des besoins nouveaux qu'il convient de prendre en compte d'autant plus que l'âge avançant, la personne handicapée perd souvent ses  parents, soutiens naturels .. ainsi se pose avec acuité l'organisation du devenir de ces personnes doublement lésées par la vie...

Liberté et Démocratie sont inséparables.La Grande Charte (1215),l'Habeas Corpus(1679), le Bill of  Rights ( 1689), la Déclaration des Droits de l'Homme (1789) sont autant d'actes fondateurs...
Cette conquête de la liberté a été la plus longue, la plus dure et elle a entraîné la conquête des droits polittiques pour le peuple, tant il est vrai que la liberté est ressentie par tous comme le premier des biens :
liberté de penser et de croire, liberté de se déplacer, liberté de choisir son lieu de résidence,liberté de posséder, garantie contre tout emprisonnement ou pénalité arbitraire. Mais dans les démocraties occidentales, le combat pour la démocratie égalitaire est permanent : témoin en France le droit de vote des femmes accordé  si tardivement et aujourd'hui le débat sur le droit de vote des immigrés ...

 Actuellement,  l'approche du handicap par l'âge, conduit à distinguer les personnes de moins de 60 ans et celles de plus de 60 ans relevant du statut  des bénéficiaires du minimum vieillesse.et par extension  depuis 2002 ,de l'allocation personnalisée d'autonomie  (APA) puisque  dépendantes. Les premières sont bénficiaires de la prestation de compensation du handicap (PCH) prévue par la loi du 11 février 2005 ce qui représente  assez injustement , des aides plus importantes que  celles fournies par l' APA .  
Les dispositifs financiers et techniques de compensation du handicap ne devraient plus être régis par la barrière de l'âge,  ce qui implique de nouvelles orientations à envisager car toutes  les enquêtes montrent que, les progrès de la science aidant, les chiffres d'aujourd'hui  concernant la dépendance augmenteront de manière significative chaque année..
Mais il est vrai  qu'une politique de l'âge doit dépasser une politique à destination de personnes âgées. Elle doit toucher toutes les générations et l'ensemble de la politique d'un pays. en repensant tout le système social ,car une distinction par l'âge ne peut être que source de discrimination ce qui est malheureusement le cas en France de nos jours.