"Le journalisme français est malade. De ses moyens. De ses erreurs. De ses dérives. Mais pas
seulement. Dans Média-paranoïa, essai stimulant s’il en est, Laurent Joffrin s’attache à
déceler une autre souffrance dont pâtissent les médias, sans doute la plus aiguë parce que la plus profonde : le mal d’amour.
A travers une argumentation convaincue et convaincante, le directeur de la rédaction de Libération nous montre comment la critique du
système médiatique, évidemment légitime et salutaire dans toute démocratie digne de ce nom, a progressivement glissé, depuis une dizaine d’années, vers le terrain boueux de la média-paranoïa.
Mais à quoi renvoie donc ce terme barbare ? La média-paranoïa, c’est le réflexe pavlovien d’un rejet indifférencié de l’ ensemble des organes d’information, la défiance systématique à
l’encontre des télévisions, des journaux et des radios, bref, « une nouvelle forme de poujadisme sémiologique et branché... ».clara.bamberger(@mailhec.net)